mardi 14 mai 2013

Les licornes




Elles sont rares. Parfois il arrive d'en croiser une ou deux dans un laps de temps relativement court. Certaines années il n'y a rien. Généralement elles sont annoncées afin que l'on se prépare. Le processus se dévoile et les rouages s'imbriquent. L'extrait est un appât. On nous interroge. On nous tient. Dès lors le décompte commence. La chasse est ouverte. L'attente peut être longue. Le rituel du matin, tapoter la machine histoire de prendre la température : tracklist, collaborations, intox. Peut être bien qu'elle est déjà sur la toile, en intégralité. Il faut fouiller, parfois jusqu'en Russie, revenir bredouille, repasser l'extrait. Attendre. Pister le facteur.

Puis un jour c'est l'éclosion. Tous les instants comptent mais la dernière ligne droite est souvent la plus jouissive. Finalement rien ne compte. La licorne dans les filets, une course folle commence, peu importe la distance qui nous sépare de l'aboutissement, une rue piétonne, un boulevard, l'escalier qui relie la boite  aux lettres de l'autel. Le chemin est beau. Je suis un enfant. Le blister ne s'arrache jamais comme il faut, il torture le fétichisme. Une fois dévêtue la licorne est merveilleuse, la manipulation est précise, dévouée jusqu'à que l'aiguille se plante dans le sillon et que le rêve commence. Il faut de la méthode pour nourrir ses acouphènes. Avouons que certaines Licornes sont des pottoks bien décevants. Quelquefois elles se révèlent bien plus tard, elles nous attendent. Certaines nous réparent et d'autres nous abiment.

Les plus belles ne préviennent pas, surprennent au détour d'un vieux bac ou sur l'étagère d'un ami. Sans annonces elles explosent. Celles là resteront longtemps.


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