
lundi 13 mai 2013
dimanche 12 mai 2013
Le linguiste était presque parfait
"On traite le séduisant linguiste Jeremy Cook de trou-du-cul devant l’une de ses charmantes assistantes, et tout fout le camp! D’autant que l’un de ses collègues de l’institut d’étude du langage des nourrissons, un individu discret et obsédé par l’étrange notion de « contre-amitié », vient d’être assassiné. Du jour au lendemain, Jeremy va devoir élucider un meurtre, rédiger une conférence dont l’intitulé change tous les matins, faire le joli cœur et, plus important encore, découvrir – grâce à la linguistique et à quelques coups tordus – d’où sortent ces foutues rumeurs sur lui. Qui a dit que la vie d’un linguiste était un long fleuve tranquille ?"

mardi 7 mai 2013
lundi 6 mai 2013
vendredi 3 mai 2013
jeudi 2 mai 2013
Routine... Une nouvelle d'Evguéni Carpov...
Il fait froid. Le vent souffle sur la banlieue de Baltimore. C'est l'automne, le cadre idéal pour un enterrement. Des gens, ternes, sont massés dans l'attente de la délivrance. Boucler la boucle. Ils sont une bonne centaine, jeunes pour la plupart. Des étudiants du campus.
Il y a de la musique, funeste, idoine, les corneilles qui croassent, tout est là. Le pasteur parle, prononce ses litanies rituelles. Et l'assistance, elle, écoute avec une réelle profondeur les paroles du pasteur, pieuses comme l'instant.
Puis vient le moment où l'on descend la bière et où les pleurs, jusqu'alors discrets, viennent taire le braillement incessant des corneilles. Chacun ou presque se lève alors, et un à un, vient présenter ses condoléances à la famille. On jette multitudes de choses sur la bière, on prie. Parmi eux, l’entraîneur est le premier. Puis vient sa petite amie, ses frères, coéquipiers, tous désemparés devant le poids de l'instant. Le poids de l'évidence. Le poids de l'absence.
Puis, rituels, viennent tous ceux qui l'avaient aimé de près ou de loin.
Puis il faut partir.
La terre retombe.
Le lendemain.
Marcus vient de se réveiller. Il se lève, hagard, et file directement sous la douche. Là, il s'autorise enfin à penser, à se souvenir. Les yeux fermés, il revoit Peyton s'écrouler devant lui. Il pleure. Il pleure la mâchoire fermée. Et se lave, se contient, se censure, se force à oublier, mais s'effondre. L'eau vient s'abattre sur l'arrière de son crâne, il est au sol. Il n'est plus là.
Tout à l'heure, il ira à l’entraînement. Tous iront à l’entraînement. Comme chaque jour. Comme le cours de la vie le prévoit.
Dehors.
Marcus est sorti. Il avance machinalement dans une allée du campus, se dirige vers le stade d'entraînement. Autour de lui, tout, les gens, le temps, marquent l'empreinte du samedi passé, l'empreinte du drame. Et on le regarde, lui, on le dévisage mais Marcus ne voit rien. Il marche toujours hagard entre les sourires compatissants et les regards pleins de craintes inutiles et ne veut pas penser.
Autour de lui, flotte la même brume qu'hier, la même platitude morne qui règne depuis samedi dernier. C'est ce même silence, là, partout, ce silence de mort.
Quelques minutes plus tard.
Marcus vient d'arriver dans le vestiaire. Jibril, le troisième de la bande, est là aussi. Il ne parle pas. Quasiment personne ne parle. Marcus arrive à la hauteur de Jibril et s'assied à coté de lui. Il ne dit rien. Attend. Puis Jibril relève enfin sa tête et regarde Marcus.
・ Hey...
Il n'est convaincu de rien.
・ Tu vas... ? , demande machinalement Marcus.
Mais Jibril ne répond pas. Le silence se fait. Chacun se replonge en soi-même et Marcus commence à s'habiller.
À 9H, les entraînements reprendront, tout comme le cours de la vie.
Il y a de la musique, funeste, idoine, les corneilles qui croassent, tout est là. Le pasteur parle, prononce ses litanies rituelles. Et l'assistance, elle, écoute avec une réelle profondeur les paroles du pasteur, pieuses comme l'instant.
Puis vient le moment où l'on descend la bière et où les pleurs, jusqu'alors discrets, viennent taire le braillement incessant des corneilles. Chacun ou presque se lève alors, et un à un, vient présenter ses condoléances à la famille. On jette multitudes de choses sur la bière, on prie. Parmi eux, l’entraîneur est le premier. Puis vient sa petite amie, ses frères, coéquipiers, tous désemparés devant le poids de l'instant. Le poids de l'évidence. Le poids de l'absence.
Puis, rituels, viennent tous ceux qui l'avaient aimé de près ou de loin.
Puis il faut partir.
La terre retombe.
Le lendemain.
Marcus vient de se réveiller. Il se lève, hagard, et file directement sous la douche. Là, il s'autorise enfin à penser, à se souvenir. Les yeux fermés, il revoit Peyton s'écrouler devant lui. Il pleure. Il pleure la mâchoire fermée. Et se lave, se contient, se censure, se force à oublier, mais s'effondre. L'eau vient s'abattre sur l'arrière de son crâne, il est au sol. Il n'est plus là.
Tout à l'heure, il ira à l’entraînement. Tous iront à l’entraînement. Comme chaque jour. Comme le cours de la vie le prévoit.
Dehors.
Marcus est sorti. Il avance machinalement dans une allée du campus, se dirige vers le stade d'entraînement. Autour de lui, tout, les gens, le temps, marquent l'empreinte du samedi passé, l'empreinte du drame. Et on le regarde, lui, on le dévisage mais Marcus ne voit rien. Il marche toujours hagard entre les sourires compatissants et les regards pleins de craintes inutiles et ne veut pas penser.
Autour de lui, flotte la même brume qu'hier, la même platitude morne qui règne depuis samedi dernier. C'est ce même silence, là, partout, ce silence de mort.
Quelques minutes plus tard.
Marcus vient d'arriver dans le vestiaire. Jibril, le troisième de la bande, est là aussi. Il ne parle pas. Quasiment personne ne parle. Marcus arrive à la hauteur de Jibril et s'assied à coté de lui. Il ne dit rien. Attend. Puis Jibril relève enfin sa tête et regarde Marcus.
・ Hey...
Il n'est convaincu de rien.
・ Tu vas... ? , demande machinalement Marcus.
Mais Jibril ne répond pas. Le silence se fait. Chacun se replonge en soi-même et Marcus commence à s'habiller.
À 9H, les entraînements reprendront, tout comme le cours de la vie.

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